Caverne Cinéma

Films et environnements-vidéos
Collection FRAC Limousin

Exposition du 23 novembre 2012 au 16 mars 2013

 http://www.fraclimousin.fr/content/view/274/193/

  • Vernissage jeudi 22 novembre 2012 à 18h


Armelle Aulestia, Véronique Boudier, Cécile Hartmann, Ariane Michel,

Nicolas Provost, Véronique Rizzo, Mika Rottenberg / Marilyn Minter,
Chen Yang


Après « le couloir des miroirs » (hiver 2008 – 2009), le Frac Limousin présente l’exposition « Caverne Cinéma » qui met en présence différentes oeuvres vidéo de ses collections. Bâtie autour de l’idée de Robert Smithson en 1971 de reconvertir une ancienne mine abandonnée en salle de cinéma « underground » (1), cette exposition s’appuie sur les données architecturales des Coopérateurs pour explorer les conditions de la création vidéo d’aujourd’hui et sa mise en exposition.

Plusieurs œuvres filmiques et environnements vidéo – qu’on appelle parfois des vidéos «uinstallées », c’est-à-dire s’appuyant sur un protocole de présentation précis : taille de projection, mobilier et/ou accessoires, conditions scénographiques (2) – sont présentés. Chaque œuvre constitue en soi un moment d’immersion dans un univers très précisément détaillé. Entre chacune des vidéo-installations, des vidéos de courte durée sont projetées en boucle et viennent rythmer le parcours. Ainsi l’exposition se déploie comme un programme de films « installés » de durée plus ou moins longue entrecoupé de clips visuels et musicaux qui agissent comme des interludes.


Dans cette exposition en forme de programme filmé, il est beaucoup question du paysage, de la manière de l’appréhender en plan large, ou d’en scruter attentivement les détails indiciels, quitte à être proche de l’éblouissement et de l’aveuglement. L’itinéraire filmique proposé repose sur des approches profondes des éléments vitaux (l’eau, la terre, l’air et le feu) et sollicite les capacités sensorielles des spectateurs. Le voyage est également un genre déterminant, qu’il soit documentaire, ou rythmé selon le tempo d’une rivière (3) ou profondément mélancolique (l’incendie aussi lancinant qu’un feu de cheminée) voire traumatique. Les trucages (miroir, kaléidoscope, logiciels 3D) permettent de s’aventurer à l’intérieur des images elles-mêmes, comme pour en percer le secret.


« Caverne Cinema » est un déroulement d’évènements (4) visuels et sonores, plus ou moins longs, à l’intérieur des tendances récentes de l’art vidéo et du « cinéma d’exposition ». Si la critique actuelle veut séparer les genres, laissant le documentaire à la vidéo et la narration au cinéma, cette exposition montre que les catégories sont mouvantes, fluides et perméables.

Y. Miloux, septembre 2012

Notes
 
(1) cf journal de l’exposition « le couloir des miroirs (art et cinéma) », nov.2008 – mars 2009. Dans son dessin, Smithson prévoit de diffuser dans la mine reconvertie, la fabrication du cinéma lui-même, dans un esprit tautologique tout à fait d’époque.
 
(2) c’est ce que le critique Eric Troncy nomme « cinéma d’exposition » qu’il définit comme des films hyper-produits, par les moyens du cinéma, destinés à être montrés dans des expositions plutôt qu’au cinéma. Cf. Frog n°11, sept. 2012, p.12
 
(3) après le « road-movie », on pourrait presque imaginer le genre «river-movie».
 
(4) c’est le sens figuré du mot film dans le dictionnaire Petit Robert
 

Dossier de presse I Journal d’exposition